
En mémoire du Poème sans héros d’Anna Akhmatova
Une soirée, ce samedi, chez des inconnus, sous l’éclipse de lune.
Rond blanc, luminaire devenu lépreux, puis soleil honteux caché, crépuscule de 2 heures du matin,
les invités sous les plombs sautés,
Face blanc cierge,
Présence d’une agonie par pandémie.
Des masques neutres sur le visage,
Ballet d’étudiants, le rabachis du ballet roman étudiant,
des propos aussi creux que ceux rencontrés par Faust durant sa fuite vers Wallpurgis.
(Mes proches faisant le guet, aller-retour entre les toilettes et le couloir toutes les 20 mn.)
Aller-retour par métro du Lavis est devant moi, une ou deux figures plus trempées, certes.
Aller-retour du _
Tous les paysages se ressemblent, vois-tu ?
On peut voyager, regarder de nos yeux vus l’Inde ou l’Islande, le Mexique ou le Mali. L’important, c’est ce qu’on prend pour soi, mais tout se vaut sous le soleil.
Ceci, dit si sincèrement sous l’éclipse, que je vois Lou Andréas Salomé me parler de l’humanité de la femme, et la place d’un ovule dans la soirée, au milieu de l’appartement, un Palais-Mémoire-Ovule qui se veut œuf philosophique.
passant, autant que faire se peut, d’une fenêtre et d’une pièce à l’autre,
traversant le crépuscule de minuit en jouant le rôle ingrat du crabe ou de Pierrot.
Othello n’est pas noir.
Mes ancêtres ont regardé leur femme esclave des blancs sous Gobineau.
Aujourd’hui, tout est plus clair, je suis prêt.
Ouvrir les portes des immeubles fermés du Capital,
squatter l’incessant,
sortir me battre à sang dans les manifs.
Tout gronde, les signes avant-coureurs,
Pétrone, Babeuf, Sade ou Reich reviennent, entends-tu leurs grognements dans Paris ?
Je suis prêt, comme toi, pour foirades et révolutions,
Prêt pour flux organique et mouvement de foule devant Anus Elysée.
Que la vie passe !
Que tout respire et s’écroule en triangulation Révolution !
Le crépuscule s’étiole maintenant et la lune réapparaît.
Je crois que le Prince Jaune choisira Tchouang-tseu pour Ministre.
Ce matin, je reprends possession de mon véhicule et je m’en vais.
Je suis prêt à ma façon, moi aussi.
2 commentaires:
Tu devrais écrire plus de poésie, Bruno !
Ah NON !
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