jeudi 24 janvier 2008

Robert Filliou - Bio/



Robert Filliou n'avait pas plus de désir qu'un oiseau, un peu comme ces musiciens de gamelans, à Bali : la vie est un cycle, sans début ni fin.
Beaucoup, beaucoup de choses à dire sur les Presses du Réel, à Dijon, en ce moment.
Beaucoup, beaucoup de bons livres en ce moment, un peu partout, d'ailleurs.
(et je cours, je cours, je suis obligé de courir - Amok (dommage...))
...Mais cette bio est remarquable, fabuleuse, à plus d'un titre.
D'abord, parce qu'elle n'est pas une hagiographie : Filliou, poète Fluxus, n'était pas un saint. Selon lui, aucun destination à la vie, un horizon mais aucun ciel, aucune course ou visée.
Nous sommes là à la fin des axiologies en littérature, peinture, musique, art.
Bien fait = mal fait = pas fait.
Tout est bon et tout est beau.
Tout peut être jeté à tout moment.
Il suffit seulement de percevoir - là.
Un tableau se mange, une musique se regarde, une pièce de théâtre se touche.
Tout se désapprend, tout le temps.
La biographie de Robert Filliou par Tilman tisse des phrases très simples autour d'une des pensées poètiques françaises les plus profondes des années 70. Parce que Filliou cherchait à enseigner avec des phrases simples, évidentes.
Et il voulait faire des performances qui soient, elles aussi, évidentes, limpides.
Comme ces dés à six faces, mais à un seul point.
Une piscine de dés à six faces mais à un seul point,
entraînant au délire d'interprétation.
Fou comme un objet des plus banals peut entraîner à l'ivresse des sens !
Pierre Tilman, Robert Filliou, Nationalité poète, Presses du réel, Dijon : 2007