POÉSIE | LECTURE-RENCONTRE-DÉBAT
Vendredi 25 novembre 2011 – 19h30
Poésies extraites de Ni vivant ni mort (traduit de l’arabe par Abdellatif Lâabi),
Je ne l'aime pas en deuil (traduit de l’arabe par Claude Krul) et autres textes.
Lecture par Garance Clavel (en français) et Hala Abdallah (en arabe)
Musique Serge Teyssot-Gay
Lecture suivie d’une discussion-débat en présence de l’auteur,
de Halla Abdallah, réalisatrice syrienne, Aïcha Arnaout, poète syrienne,
Bruno Lemoine, auteur, et Saïd Nourine, auteur.
« Nous n'avons pas épuisé les thrènes du siècle
Nous n'avons pas expliqué le sang
débordant de la poésie
les larmes débordant de la prose
Il n'y a pas de fenêtres
d'où nous puissions voir autrui
cet autrui que nous sommes
Un mort peut-il résumer un vivant ? »
Faraj Bayrakdar.
Ainsi parle Faraj Bayrakdar du fin fond de sa prison syrienne. Faraj Bayrakdar naît à Homs, en Syrie, en 1951. Il écrit des poèmes, fonde une revue, publie. En 1987, il est accusé par le gouvernement d'Hafez el Hassad d’appartenir au parti communiste clandestin. Il est emprisonné, subit des interrogatoires et la torture (chaise allemande) pendant sept ans. En 1993, il est condamné à quinze ans d'emprisonnement (ou il luttera pour ne « pas devenir néant »). A la fin des années 1990, le CIRC (Comité International Contre la Répression) demande sa libération à l’ambassade de Syrie à Paris. C’est cette même ambassade qui déclarera : « Faraj Bayrakdar n'existe pas ». Une campagne internationale se met en place. Blanchot écrit en 1997: « l'intolérable répression policière voudrait qu’un nom ne soit pas prononcé, que le poète Faraj Bayrakdar, incarcéré pour ses opinions depuis 1987, demeure interdit de parole, pour que nous ne puissions l'entendre ».
Nous voulons l’entendre.
Ses textes de Ni vivant ni mort, écrits en prison pour la plupart et appris par coeur par d'autres prisonniers (faute de papier et de stylo), permettront à Faraj de se faire connaître hors de Syrie. Ils sont tout simplement d’une rareté et d’un humour sidérant.
Aujourd'hui Faraj est libre. Il vit et travaille à Stockholm. Pour cette soirée, nous avons voulu donner la parole à un poète exilé, qui se bat tous les jours et s'insurge contre le gouvernement de Bachar El Hassad sanglant et inhumain. « Je n'ai plus le temps de faire de la poésie », dit Faraj, depuis mars 2011 où des émeutes éclatent dans la ville de Deera et un peu partout. Il reçoit aujourd’hui 100 à 1000 messages par jour, recoupe l'information et alerte son peuple syrien. Les journalistes internationaux étant empêchés de couvrir les évènements, ce sont les syriens eux-mêmes qui filment les manifestations et la répression militaire avec leurs téléphones portables et les relayent sur internet... « Nous n’avons pas encore expliqué le sang », dit-il…
Là ou il sera question de poésie, de politique et de révolution, il sera surtout question de la survie d’un peuple. Pourquoi ce sang ? Pouvons-nous nous poser la question de « pourquoi ce sang » ? Pourquoi la prison comme mode éducatif ? Mais surtout quel est le rôle de la parole dans une situation d’urgence ?
Bruno Lemoine, Garance Clavel.
Entrée Libre
Contact presse : Sandra Diasio - communication@sildav.org - 01 40 24 00 55
Centre culturel européen
Librairie / Galerie / Studio – Bibliothèque Christiane Montécot
EURODRAM-Réseau européen de traduction théâtrale – Editions l'Espace d'un instant – Théâtre national de Syldavie
3, passage Hennel (accès par le 105, avenue Daumesnil) - 75012 Paris – M° Gare de Lyon, Reuilly-Diderot
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