À Jean-Clarence Lambert
virgule posée horizontale sur la ligne d’horizon
de grands yeux blancs comme des soleils
Aurore
bruits de vie
rosée
des algues bleues dans la clairière
Nous recueillons la rosée
de sa bouche
soleil et lune dans le ciel
draps étendus blancs dans les prés
Nous recueillons la rosée
dans l’herbe des champs
inventons des jardins
Signes au milieu de Lignes
Temps étendue blanche
Temps étendue blanche
− Mère vient à l’horizon −
l’oraison des astres frappe nos tempes
Nous vivons dans un livre d’emblèmes,
un très vieux livre d’emblèmes aux pages jaunies par l’été
Mère vient à l’horizon,
Kouros vient
Sophie vient et nous porte à manger
le repas de deux chênes
leurs ramures emmêlées par l’amour
− Ouverture posée lèvres couleur sang le bonheur passe !
Les signes s’inventent au sol et s’échangent au ciel
Simples simples et clairs à la lune au soleil
Regarde le sourire de Bouddha
ou de l’archange Saint Michel
au portail de Notre-dame
Une mère, une vierge
une vierge-mère apparaît
et offre des mots à manger au poète
depuis la nuit des temps
Les mots sont des signes se levant droit
au printemps et traversent le mal
Les mots sont des signes jetés
à la lune au soleil
Signes en oraison aux Astres
levés droit sur le sable de la page
pour sauver Osiris Dionysos ou Nommo,
le dieu jumeau dogon,
déchiqueté par son père,
Amma, le dieu créateur
Joue
Jour
Nuit
Nue
Sur les cimes,
un vol d’oiseaux chante aux vents les noms des hommes
pour qu’ils les oublient
et que les dieux reviennent manger à leur table
Agape !
Agape !
Spasme des cœurs !
Brouhaha !
Les oiseaux chantent au vent le nom des hommes
au retour des dieux
une femme leur apporte à manger
− Spasme des terres, souffle des lèvres !
Tandis que les eaux font leur nid à nos pieds,
un enfant venant de l’Est s’approche de nous
et déclare :
« Nous ne maîtrisons rien,
tout est en équilibre sur tout. »
La statue d’un Kouros sourit à la vie depuis la nuit des temps
La statue d’un Kouros sourit à la vie depuis la nuit des temps
La statue d’un Kouros sourit à la vie depuis la nuit des temps
Un enfant naît,
un seul pris parmi les autres pour sa mère
morceau de glaise jeté dans l’espace
Le cri
le cri primal
ouverture du corps comme jamais
même après l’orgasme
Jet de glaise
mouvement culminant arrêté dans sa course
Un enfant naît,
son ombre est projetée sur un cadran solaire
au centre d'un labyrinthe
Il est midi
il est minuit
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