mercredi 2 décembre 2009
Fiche d'identité//Protée
http://www.crl-bourgogne.org/index/annuaire_fiche/auteur/731/lemoine.html
dimanche 29 novembre 2009
Sur l'utopie//Protée
Comme il y a trop d'écrivains, trop d'artistes et pas assez d'utopistes, j'ai décidé de passer à la vitesse supérieure.
Le 13 novembre 2009, je reçois une lettre du Centre régional de Bourgogne qui me propose de rédiger ma propre fiche "auteur".
Comme, pour moi, l'identité est un frein à la liberté, puisque celle-ci ne permet pas à l'homme d'accéder à une péréquation des vies, seule capable de le métamorphoser, la semaine dernière, j'envoie la fiche suivante :
"Le principal travail poétique de l'auteur "Bruno Lemoine" concerne les rapports et les différences entre la notion sociale d'identité et la liberté.
L'auteur "Bruno Lemoine" s'arroge ici le droit de donner des éléments bio et bibliographiques qu'il aura préalablement choisis, selon cycle régulier, séculier ou fantaisiste, calendrier grégorien & martien, temps réel & imaginaire.
Sur le site internet 1 de l'auteur "Bruno Lemoine" (voir fiche identité ci-dessus), vous pouvez voir une présentation de son travail aux éditions al dante. Le portrait photographique montré dans cette fiche de présentation n'est pas le sien, mais celui de l'Homme-objet, un artiste performer français, qui a aussi deux autres noms, Made in Eric et Eric Madeleine. L'année de naissance, inscrite dans la fiche de présentation : "Bruno Lemoine" aux éditions al dante, est aussi inventée.
Des données bio et bibliographiques sont inventées.
Le dernier ouvrage publié par l'auteur "Bruno Lemoine" aux éditions al dante, L'après-journal Nijinski, est un roman utopique qui permet de mieux saisir tout l'enjeu poétique et éthique du travail de "Bruno Lemoine". L'après-journal Nijinsky est le journal d'un danseur étoile, Etienne, qui voudrait être Nijinski, ou "Fou de Dieu". Le danseur Nijinski a été nommé "Fou de Dieu", parce que, dans ses cahiers, il se prenait pour Dieu.
Dans L'après-journal Nijinski, le narrateur Etienne invente une utopie, dans laquelle chaque individu peut être ce qu'il entend, même Dieu. Un extrait du roman utopique L'après-journal Nijinski est mis en ligne sur le site des éditions al dante.
L'auteur : "Bruno Lemoine" considère que l'individu est une construction culturelle et sociale qui reste à inventer. Pour ce faire, il faut que la société et le système administratif des pays donnent le droit à chaque homme de disposer de son identité. Le krach, l'échec des modèles "mondialisation" ou "alter-" ou "anti-mondialisation", la crise des valeurs familiales et de l'amour rendent nécessaires la réalisation d'un tel projet utopique. Nous n'avons jamais été si peu libres, de part le monde, puisque nous n'avons jamais été aussi peu différents.
Bibliographie
Matachine ou le lecteur enchaîné, roman, al dante, Paris : 2006
L'après-journal Nijinski, roman utopique, al dante, Paris : 2008
La vie des insectes, nouvelle, revue Nioques, Le mot et le reste, Marseille : 2008
Textes littéraires pour le journal poétique Res poetica, new al dante, Limoges, 2007
Textes littéraires et philosophiques pour Abondances le journal d'une installation artistique de l'artiste Alfred Garapethian en février 2008, à la galerie municipale de Vitry-sur-Seine.
Actions poétiques et performances
Action poétique avec le performer Eric Madeleine à Dijon en décembre 2007, L'après-journal Nijinski
Installation et performance d'Eric Madeleine et Bruno Lemoine, Journée du patrimoine de Vitry-sur-Seine, Pompino la sucette qui rend beau, septembre 2008.
Action poétique avec Eric Madeleine, Soirée Manifesten, Théâtre de l'union, Limoges : Texte aux encordés, décembre 2008.
Actions poétiques dans le cadre du festival de performance Le NIPAF au Japon, février 2009.
Chantiers littéraires, poétiques et artistiques
Création d'un recueil de poètes contemporains, L'homme approximatif, avec le poète François Dominique.
Ecriture d'un roman participatif, Le livre ouvert. Bourse à la création du CNL pour le projet Le livre ouvert (décembre 2008)
Mise en place d'un collectif de performers sur Dijon, The Random Syndicate. Actions artistiques mensuelles, depuis septembre 2009, à la galerie Nü Koza (Dijon) "
Ma fiche identité "Auteur" n'a, évidemment, pas eu de suite.
Je demande que, au moins, dans le domaine dit "culturel et artistique", un auteur et un artiste aient la liberté de choisir l'identité qu'ils désirent.
Vous serez informés, en tant et en heure, des différentes démarches que j'aurai effectuées dans les semaines à venir.
Protée
dimanche 22 novembre 2009
Tantale 2009

…Il faut manger
…J’ai faim
…J’entends la cloche
…Il faut sonner
…J’ai l’accord de ma mère
…J’ai l’accord de mon père
…J’ai la corde dans les mains pour ça
J’ai la corde
N’entendez-vous pas les sirènes ?
N’entendez-vous pas les sirènes ?
C’est mon estomac
C’est mon estomac
ce gargouillis
Ce n’est pas moi
C’est mon estomac
Je ne suis pas ce que je mange
J’ai toujours été clair avec cela
Je ne suis pas
N’entendez-vous pas les sirènes ?
N’EN-TEN-DEZ-VOUS-PAS-LES-SI-RE-NES ?
La tête oscille en un cil d’avant en arrière
Elle exécute sa danse en même temps que la salive
Le vide la mâche
Elle devient elle-même le cochon saigné
Le cochon perdu dans une poche sous vide
Le remords aux dents la langue saigne
Nous ne sommes pas ce que nous mangeons
D’ailleurs nous ne mangeons pas mais nous causons
N’est-ce pas ?
N’est-ce pas ?
…Vous m’entendez ?…
…VOUS M’EN-TEN-DEZ ?…
La salive nous gagne elle attelle son havresac
Longue remontée des morts dans les ventres
Comme des vents nos ventres des tombeaux
Long soufflet résurgence vide au milieu toujours
Les corps de ce que nous avons mangé reprennent vie
Le flot des espaces marins
La liste interminable des parasites sous nos peaux
Nous sommes tel ce peintre ami de Modigliani
Nous ne mangeons pas durant trois jours
Pour mieux peindre nos modèles
La langue saigne…
Nous sommes tel ce peintre…
Nous rentrons nos ventres dans les ventres de nos modèles
Et nos modèles se mettent à parler
Leur langue traverse la voûte où nous espérons monter
Un gargouillis de mots étoile la cime
Nous mangeons…
Nous mangeons…
Nous prenons les mots pour un festin
L’agape des mots brocardée devant nous
Nous mangeons le mot chair
et le mot chair remplit nos ventres
Tel un son perdu émis d’intestins ventriloques
Nous mangeons
En ce moment précis nous mangeons
En ce moment exact et précis que j’appellerai l’instant I
Nous mangeons
Et I devient l’instant où manger et être mangé est égal
Une cloche sonne l’offertoire
L’assemblée des gueux attend aux portes des églises
Un mendiant indique l’heure au centre d’un cadran solaire
Les religions passent
Les prêtres changent de peau
Le pain résonne toujours
Se voit de loin
Et mange les yeux des foules qui ont faim
…Il faut manger
…J’ai faim
…J’entends la cloche
…Il faut sonner
…J’ai l’accord de ma mère
…J’ai l’accord de mon père
…J’ai la corde dans les mains pour ça
J’ai la corde
N’entendez-vous pas les sirènes ?
N’entendez-vous pas les sirènes ?
Sous les intestins la voûte des haruspices
Annonce la liste des courses parachutées d’en bas
Et dans les greniers du monde la viande des dieux
Commande aux scribes des prières nouvelles
N’en ont pas assez
n’en ont jamais eu assez
N’en ont pas assez
n’en ont jamais eu assez
Le spectacle pleure héraut du énième tohu-bohu la boucle
Un présentateur déclame :
« Les traders se sont trompés. »
KRACH !
Je répète :
Le spectacle pleure héraut du énième tohu-bohu la boucle
Un présentateur déclame :
« Les traders se sont trompés. »
KRACH !
Je répète…
…
Chantant la corde au cou le souffle court
Le poète Ghérasim Luca est exilé de force en Israël
Le souffle Ghérasim court dans une grotte pour ne pas être enrôlé vivant
Non enrôlé vivant sous
un nom
une bannière
une étoile
Les yeux se ferment sur le long enroulement des vies
Le souffle est rentré dans des casemates
Le réduit des corps
L’espace bien établi entre vous et moi
Nous ne nous touchons plus
Nous préférons la caresse des mots à celle des hommes
Le cerne des mots
& le choix du partenaire
Nous aurons des enfants entre nous
Et ces enfants ressembleront à leurs parents
Les garçons mettront les pieds sous la table
Et les filles se cacheront sous les jupes des mères et le lit du sultan
Nous sommes libres
Nous retrouvons les gestes des mères
Nous soufflons une bougie la nuit
Avant de nous aimer
Aimons toujours
Sommes heureux
Avons des enfants
Mangeons avec eux
Les mangeons
Mangeons
C’est mon estomac, ce gargouillis
Ce n’est pas moi
C’est mon estomac, ce gargouillis
Ce n’est pas moi
C’est mon estomac, ce gargouillis
Ce n’est pas moi
…Vous m’entendez ?…
…VOUS M’ENTENDEZ ?…
…Il faut manger
…J’ai faim
…J’entends la cloche
…Il faut sonner
…J’ai l’accord de ma mère
…J’ai l’accord de mon père
…J’ai la corde dans les mains pour ça
J’ai la corde
lundi 9 novembre 2009
THE RANDOM SYNDICATE

The Random Syndicate
Mise en circulation d’actions poétiques passées, présentes et futures
Étude et prospective d’événements nouveaux
Cabinet des curiosités
Pretty things
Hasard
*
Mise en circulation d’une action poétique :
Lecture couplée de L’imagerie du hasard de Georges Brecht et de L’homme-dé de Luke Rhinehardt
- selon procédure aléatoire et mise au pas du public -
Galerie Nü Koza, Samedi 14 novembre 2009 à 20 heures
Les membres de The Random Syndicate ont décidé d’exaucer pour vous l’un de vos désirs.
Pour ce faire, notez ci-dessous six désirs que vous aimeriez voir assouvis :
1 - .
2 - .
3 - .
4 - .
5 - .
6 - .
Le samedi 14 novembre à 20 h, à la galerie Nü Koza (Dijon), l’un de ces six désirs sera choisi par le dé. Si l’un des membres de The Random Syndicate accepte de l’exaucer, il le fera dans le mois qui suit.
- N° du désir choisi par le dé :
- Nom du membre de The Ransdom Syndicate ayant accepté d’exaucer le désir :
.
- Votre désir sera exaucé à (date/heure) , à (lieu).
Si aucun des membres de The Random Syndicate n’a accepté d’exaucer le désir choisi, ils noteront ci-dessous les raisons ayant motivé leur refus.
Motifs du refus : |
The Random Syndicate
Pour voir votre désir assouvi, notez :
- Votre nom :
- Votre n° de téléphone :
- Votre adresse e-mail :
The Random Syndicate espère que tous vos désirs seront assouvis prochainement.
Laissez votre feuille avec vos désirs à la Galerie Nü Koza, 89, rue Berbisey, 21000 Dijon, ou par mail : brun.lemoine@laposte.net / www.nukoza.com
Bruno : 06 13 17 06 93/Fabien : 06 84 59 83 39/
lundi 19 octobre 2009
Matachine

Sur le site sos-art.com, sous la thématique Discipline, le chantier de mon premier roman, publié chez al dante, Matachine ou le lecteur enchaîné...
Ou Matamachine, puisque Matachine est une machine texte, une machine schizo, une machine célibataire, qui doit autant à Kafka qu'à Lautréamont
(ce qui est finalement assez simple à écrire, vous n'avez qu'à allumer votre poste télé, il suffit de se laisser porter).
sos-art est un site poésie/art/son/vidéo conçu par Eric Cassar, Nicolas Carras et Tristan Mory, auteurs, poètes, musiciens et/ou vidéastes. Régulièrement, un thème est tiré au sort (Finitude, Poisson, Collage...), tout le monde peut participer : soit accepter ou non la contrainte du thème choisi, pas rasé, par hasard.
Donc, sous Discipline, on peut trouver, ce mois-ci, les noms de :
- Malatray;
- Bawati,
- Carras,
- Hildebrandt,
- Lemoine,
- Cassar,
- Langoutte,
- Bennett,
- Bufflier,
- Mory,
- Vienne.
Bonne visite...
http://www.journaltheme.com/dicipline/defdscipline.html
dimanche 11 octobre 2009
THE RANDOM SYNDICATE
Mise en circulation d’actions poétiques passées, présentes et futures
Étude et prospective d’événements nouveaux
Cabinet des curiosités
Pretty things
Hasard
*
Les membres de The Random Syndicate ont décidé d’exaucer pour vous l’un de vos désirs.
Pour ce faire, notez ci-dessous six désirs que vous aimeriez voir assouvis :
2 - .
3 - .
4 - .
5 - .
6 - .
Le samedi 14 novembre à 20 h, à la galerie Nü Koza (Dijon), l’un de ces six désirs sera choisi par le dé. Si l’un des membres de The Random Syndicate accepte de l’exaucer, il le fera dans le mois qui suit.
- N° du désir choisi par le dé :
- Nom du membre de The Ransdom Syndicate ayant accepté d’exaucer le désir :
.
- Votre désir sera exaucé à (date/heure) , à (lieu).
Si aucun des membres de The Random Syndicate n’a accepté d’exaucer le désir choisi, ils noteront ci-dessous les raisons ayant motivé leur refus.
The Random Syndicate ©
Mise en circulation d’une action poétique passée :
Levée d’écrou
de Ghérasim Luca
Ghérasim Luca, né à Bucarest en 1913 et mort à Paris en 1994, l’une des figures désormais dominantes de la poésie française contemporaine, est l’auteur de textes exigeants et surprenants, fascinants et déroutants, dont, entre autres, L’inventeur de l’amour ou Héros-limite sont des témoignages toujours vivants. Bref, Ghérasim Luca pourrait bien être celui que Gilles Deleuze nomma en son temps « le plus grand poète français »…
Galerie Nü Koza, Samedi 17 octobre 2009 à 20 heures, lecture de Levée d’écrous de Ghérasim Luca/action poétique
Pour voir votre désir assouvi, notez :
- Votre nom :
- Votre n° de téléphone :
- Votre adresse e-mail :
The Random Syndicate espère que tous vos désirs seront assouvis prochainement.
Laissez votre feuille avec vos désirs à la Galerie Nü Koza, 89, rue Berbisey, 21000 Dijon, ou par mail : brun.lemoine@laposte.net
www.nukoza.com
Bruno : 06 13 17 06 93/Fabien : 06 84 59 83 39/
Vous pouvez Copier/Coller ce tract en format Word et nous l'envoyer
jeudi 1 octobre 2009
Maison (8)

Runbook grossit et grossira de janvier 2009 à janvier 2010 et a pour thème le paysage.
Ce mois-ci, il y a un texte de moi, un peu avant cette photographie de Brigitte Perroto et juste après une photographie du poète Jean-Marie Gleize. Si vous ne connaissez pas Jean-Marie Gleize, lisez absolument, sautez sur Film à venir, chez Fiction & Cie. Dans ce texte remarquable, on peut deviner, derrière les mots de Jean-Marie Gleize, des images ; non pas imaginer, mais deviner des images.
L'auteur laisse le lecteur libre de faire le film dont il rêve.
Voici une page du livre que je suis en train d'écrire et que j'ai envoyé pour l'occasion.
Ce que devient le paysage
Des nouvelles imageries, des nouvelles visions de l’environnement humain
Dispositif radar infrarouge Xaver Camero 800 (made in Israël)
Je reconnais peu à peu des formes stables, se mouvant rouges, jaunes orangées et noires, dans ce qui paraissait être l’horizon infini de l’éther bleu. Des silhouettes se dégagent à gauche et à droite, en haut et en bas, des corps incandescents se révèlent comme ailes rouges de séraphin dans les fresques de Giotto. Les corps sont isolés dans l’espace maintenant, fragiles flammèches brillant par elles-mêmes sur le fond bleu d’un ciel ouvert, lucioles dilatant d’un rayonnement chaud le décor moisi de taches noires : le sentiment de lire un tableau en descendant dans une crypte, la peur que la lumière diffusée par mes yeux gêne le libre agencement des codicilles. Derrière l’incarnat de corps incandescents, à quelques mètres de moi, transparaît en filigrane le phosphore d’une ossature, des organes, d’un cerveau, et les couleurs primitives des tissus glissent autour de cet axe comme fondent les huiles colorées dans l’eau, le glissement des plis des tissus avant morphogenèse. Il n’y a pas de maison, je ne dénombre pas cinq individus dans un espace délimité. Ce n’est pas que mon regard a perdu l’ordre des lieux, que la peinture des maîtres du Quattrocento nous faisait percevoir, mais, depuis cinq siècles déjà, les machines nous permettant de voir ont évolué et, désormais, nos pensées exécutent autour du visible une danse nouvelle. Voici Béatrice qui monte dans sa chambre, Pierre fait les cent pas dans son bureau, Isabelle et les jumeaux dorment dans leurs lits. La charpente de la maison se laisse deviner, les chambres, les escaliers, quelques meubles, les objets les plus volumineux transparaissent à leur tour, à mesure que l’œil prend connaissance du fonctionnement des imageries modernes. Voici Béatrice, Béatrice est Béatrice. Est désormais vanité ce qui prend corps dans un texte, ce qui a un nom, ce dont on peut percevoir la mort à venir, en même temps que le désir : la robe de Béatrice glisse au sol comme une chrysalide, sa chair est moirée, cristalline, enveloppe déterminant le circuit fermé des flux sanguins, le jeu des humeurs, le rythme singulier du ressac et sa logique interne. Et l’impression première demeure : le sentiment que Béatrice, par delà son corps, est flammèche ou flamme, que son contour est liquide comme silhouette de méduse, et ce sont les lois physiques elles-mêmes qui, devant ce que je me dois encore de désigner ici par le pronom « elle » ou le nom « Béatrice », ce sont les lois physiques elles-mêmes qui sont énigmatiques. Le corps de Béatrice diminue d’un quart, puis il n’est plus qu’une ligne étendue immobile, mais le flux de la vie poursuit sa course, quand elle dort. – Percevez-vous cela ? Percevez-vous la vie libre s’agitant toujours, quand vous croyez la maîtriser, quand votre esprit s’entend dire, Je dispose de moi et le croit ? Quelque chose s’est figé en nous, quelque chose s’est mis jadis à refroidir dans le moule d’un statuaire, mais l’écume de nos origines remonte. Béatrice se réveille, Béatrice attend le sommeil, son corps cherche une position où sa masse n’empêchera pas son esprit de vaquer, Pierre range ses affaires en bas, puis monte un escalier, un des jumeaux (Romain ou Julie ?) sort de sa chambre pour les toilettes. À côté d’eux, à quelques mètres, le miaulement d’un chat, le battement d’ailes d’un oiseau, des corps humains pénétrés se recroquevillent enlacés, la vision fugitive d’un homme assis dans une voiture, le panorama des flammèches ajustées les unes aux autres, l’ordre urbain des villes, la cartographie des astres autour d’un axe syntagmatique, la langueur silencieuse d’une petite ville de province, un chant monotone derrière lequel sourd des accents mélodieux, la vie un instant rangée dans le lit d’une rivière…
… et la mer, la mer au loin, la mer englobant tout …
mercredi 30 septembre 2009
Maison (7)
Quelque part
Me M se lève à 8 h 30. Elle allume la radio pour écouter les informations en grommelant sur l’éternelle stupidité de ceux qui nous dirigent. Elle fait chauffer une casserole d’eau et ouvre ses volets. La journée sera belle. Les serveurs sont déjà à l’œuvre, ils installent les tables de la place couverte de terrasse. Leurs clients ont été bien bruyants hier soir. Elle retourne préparer son thé et note que sa casserole commence à se couvrir de tartre. Sa douleur à la hanche reprend. Elle sort ses cachets et s’assoit. Que faire aujourd’hui ? Attendre le courrier à 11 heures. Le Bien Public. Peut-être une carte postale de sa petite fille. Sortir acheter le pain à midi. Echanger quelques mots avec la boulangère. Déjeuner des restes de poulet d’hier soir. Regarder la télévision. Penser à son mari parti si vite d’une mauvaise grippe. Comme Me C. Repriser sa chemise de nuit. Dormir un peu. Finir ces mots croisés qui lui ont donné tant de mal. Regarder la vie des gens sur les terrasses en contre bas. Surprendre quelques bribes de conversation. Préparer les épinards de ce soir. Peut-être sa fille va-t-elle appeler aujourd’hui, non, on n’est que mercredi. Elle appelle le samedi. Si peu à lui dire de toute façon. Ma hanche me fait mal. As-tu entendu les nouvelles de la grippe ? Maman il faudra aller voir le médecin pour ton vaccin. J’ai jamais aimé les médecins. A mon âge, tu sais, si je dois mourir, c’est que le bon dieu en aura décidé ainsi. Maman arrête ne dis pas ça. Quand viendras-tu me voir ? A l’automne. Comment vont les enfants ? Au revoir et à samedi prochain. Ca, ça sera samedi. On est mercredi.
La lente litanie des jours qui s’écoulent en silence. Que c’est long de mourir.
Kler, juillet 2009.
Le blog de Kler :
jeudi 17 septembre 2009
Maison (6)
L'anneau de Möbius est un jeu amusant que j'ai mis au point avec une amie vidéaste et il ne sera joué qu'une seule fois.
Pour de plus amples informations, mon mail : brun.lemoine@laposte.net
N'hésitez pas à me contacter !
mercredi 9 septembre 2009
Maison (5)
Porte d'entrée de l'immeuble de Michel Frizot à Paris.
Michel Frizot est historien de la photographie, auteur, avec Cédric de Veigy, du livre de photographies
Photo trouvée,
Éditions Phaidon, Paris : 2006
http://www.evene.fr/livres/livre/michel-frizot-et-cedric-de-veigy-photo-trouvee-23104.php
mardi 8 septembre 2009
jeudi 6 août 2009
mercredi 15 juillet 2009
Maison (2)

A cette adresse.
Franck Fontaine
Slovaquie, septembre 2008.
De Franck Fontaine, Trois pièces et quelques introductions
mardi 2 juin 2009
Maison (1)
lundi 18 mai 2009
Le livre ouvert : les règles du jeu


Bonjour F.,
J'ai bien reçu 3 fioles contenant un liquide que j'ai bu en pensant "schnaps" ; je crois que cela a trait lié à la photographie de tertre ou terre-plein que je t'ai envoyé de Tokyo. J'ai aussi reçu un poème de toi provenant d'un blog. Je vais mettre ce blog sur mon blog dans la rubrique "Liens amis". Mon blog s'appelle w-imaginaire, il se lit, se consulte, s'ouvre et se referme. Cela me permet de me relire aussi. Peut-être que j'en tirerai quelque chose, un de ces jours.
Je t'ai aussi envoyé un texte qui est plutôt un jeu que j'essaie d'installer. Le jeu s'appelle Le livre ouvert, une machine/fiction, ou quelque chose d'approchant. Le jeu est assez nouveau, le texte est inédit, c'est à dire que je pense qu'il ne trouvera pas d'éditeur.
Voici les règles du Livre ouvert :
- Tu trouves une maison qui te plaît.
- Tu m'envoies la photographie de la maison.
- Tu écris un texte non plus pour un éditeur, mais pour l'homme ou la femme, propriétaire ou locataire de la maison.
- L'homme et la femme, propriétaire ou locataire, devront être ton (ou tes) lecteur(s) privilégié(s).
- Tu commences un texte dans lequel le propriétaire de la maison est un personnage ou plusieurs.
- Tu écris un texte comme une enfant joue avec une maison de poupées.
- Tu envoies le texte à la maison.
- Tu sonnes quelques jours plus tard.
Si tu es content de toi, tu peux m'envoyer le texte.
Le texte peut donner suite à un jeu nouveau entre toi et le propriétaire ou locataire de la maison.
- Dis-moi ce qu'il en ressort.
- Envoie-moi le texte.
L'expérience est la seule qui m'intéresse encore un peu en littérature.
Pour le reste...
A bientôt.
Bruno Lemoine